MARC TOURET
MARC TOURET
Tout ça, c’est la faute au « trou »,
dans la cour.
Sous les vélos suspendus, dans l’appentis de terre battue, un petit trou, le « pot » pour jouer aux billes avec mon copain de l’immeuble-bombardé-d’en-face-que-c’etait-trop-dangereux.
Interdit. Fallait pas !
Ça tombe bien, j’étais raisonnable.
Au fond du trou, en grattant un peu, pour que les billes de terre cuite, bleues, rouges ou vertes, roulent bien dedans :
« crotte de crotte !... on dirait de la glaise ! » Naturelle. Là, depuis toujours. Ocre avec des filets jaunes comme les agates, justement. Grasse et malléable. Souple, docile à plaisir.
Et douce...
Ma première sculpture, je l’ai « cuite » dans la cuisinière à charbon de ma mère, juste après la tarte aux pommes du dimanche, parce que le four était encore bien chaud.
Un bonhomme à pipe et chapeau, peinturluré à la peinture d’école.
La pipe a cassé.
J’avais six ans.
« SAINT PARFAIT »
autobiographie 2008
SITE OFFICIEL DU SCULPTEUR
MARC TOURET
octobre 2012